Je me suis particulièrement attachée à ce chaton, et j’ai envie de lui parler directement, même si je n’ai partagé que les trois premiers mois de sa vie. Car non seulement je lui ai consacré une énergie toute particulière pour l’aider à grandir, mais il est le portrait de son papa, mon Oula !
Phoenix, nous t’avons ainsi nommé en raison de ta stupéfiante transformation. Fils d’Opium et Oula, né le 19 juillet 2019, tu étais à peine plus gros que Plume (65 grammes contre 58) mais tu as eu la chance de savoir téter.
Tandis que je consacrais toute mon énergie à tenter vainement de sauver ta toute petite soeur, il m’a semblé, le premier mois, que tout se passait normalement pour toi. Je vous pesais tous les jours et vous preniez tous, à des rythmes différents, quelques grammes par jour.
Cependant, ta croissance étant moins rapide que celle de tes frères et soeur, environ 5 grammes par jour, je commençais à m’inquiéter. Tu étais souvent chassé hors de la tétine par la grosse Pikassiette, ainsi surnommée pour sa voracité ou par ce gros nounours de Polochon. Chaque fois que je le pouvais, je vous laissais avec ton frère Ptililac, devenu Pégase, seuls avec ta maman, qui d’ailleurs vous séparait parfois pour vous nourrir deux par deux.
Au delà d’une croissance lente quoique restant dans les normes, surtout en comparaison de ton père qui pesait à peine 1kg à trois mois, j’ai commençé vraiment à percevoir un problème quand vous avez atteint un mois . Les autres chatons sortaient du nid et se déplaçaient. Toi, non. Tu essayais, mais tes pattes arrière tremblaient et tu ne parvenais pas à marcher. On t’appelait « le petit trembleur ».
J’ai fait des recherches sur Internet et craint une maladie neurologique. Mon compagnon me disait déjà « on ne peut pas garder un chat handicapé ». mais jamais je ne t’aurais abandonné ! La vétérinaire d’Antibes, consultée, m’a dit qu’il était encore un peu tôt, mais que nous pourrions envisager une consultation spécialisée si la situation perdurait. J’ai alors, en fouillant sur le net, vu que des vitamines, en particulier la vitamine D, pouvaient permettre de vaincre ce genre de difficulté, si elles étaient prises assez tôt. J’en ai parlé au vétérinaire et nous avons commencé chaque jour à te donner une pipette de Tonivit.
Ce traitement m’a permis de développer une relation privilégiée avec toi : je te prenais dans mes bras et te donnais la potion goutte à goutte que tu avalais sans rechigner. Tu étais déjà très câlin et je t’ai surnommé Podcolle.
Les progrès n’ont guère tardé à se faire sentir : en une semaine tu parvenais à te déplacer et tremblais nettement moins. Mais ta croissance restait faible et j’ai donc commencé à te donner de la mousse à 1 mois et demi. Je te séparais des autres chatons après la tétée et te mettais face à une petite assiette. Tu as adoré ! dévoré goulument!
Et à deux mois tu avais quasiment rejoint le niveau de poids et de développement des autres chatons.
Quand nous avons commencé le sevrage, si par malheur un chaton s’approchait de ton écuelle, tu grognais pour défendre ta pitance. En revanche, tu n’hésitais pas à voler la leur et même celle de ton père qui se laissait spolier en te regardant avec des yeux écarquillés (admiratifs ?)
Tu aimais tout ce qui se mange et tentais aussi de voler ce qui était dans mon assiette!
A trois mois, tu avais dépassé le poids de Pikassiette à qui nous avions donné le nom plus valorisant de Pandore et quasiment rejoint Polochon devenu Pacha.
Doté d’une énergie considérable, tu grimpais partout et faisais une multitude de bêtises. Je t’ai surnommé « Bibi » roi des chats. Quel bonheur de voir ce que ce petit chaton chétif était devenu par mes soins !
Moi qui avais envisagé de te garder pour le cas où ton développement serait tardif, voire anormal, j’ai alors décidé de te confier soit à ma fille soit à sa collègue, amie et quasi homonyme. Ma fille a préféré prendre Ptililac qui était moins vorace et ne la réveillerait pas la nuit. J’en étais triste mais je la comprenais.
Après ton départ, on m’a rapporté que tu mangeais même la soupe familiale, regardais fixement le poulet cuire au four et te cachais dans le garde-manger ! J’ai cru comprendre que ton budget d’alimentation n’était pas négligeable et que tu réveillais ta mère humaine chaque petit matin pour … manger ! On t’aurait surnommé maintenant Chamouth!
J’ai réfléchi aux raisons de ta faiblesse initiale : probablement une sous-alimentation in utero pas suffisamment compensée ensuite. Quant aux tremblements, il s’agissait simplement d’une force musculaire encore insuffisante.
Moi qui viens de passer deux mois avec un poignet plâtré, j’ai dit il y a quelques jours à mon compagnon que je n’avais plus de force dans la main et tremblais un peu … Il m’a remémoré avec un peu « notre petit trembleur » dont les tremblement ont disparu quand il a pris des forces….
Podcolle alias Phoenix, devenu « Bibi roi des chats », tu es doublement mon bébé. Celui que mon Opium a mis au monde et celui à qui j’ai donné la force de devenir un chef ! Il te fallait bien cette énergie car dans ta famille tu es la mascotte de deux enfants de cinq et neuf ans!










